Représenter l’atome, un défi artistique
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Au musée d’Art moderne de Paris, près de 250 œuvres – peintures, dessins, photographies, vidéos et installations – permettent de revisiter l’histoire de la modernité au XXᵉ siècle à travers l’imaginaire de l’atome.
Les gigantesques nuages en forme de champignon qui embrasent le ciel au-dessus d’Hiroshima et de Nagasaki, le dôme métallique qui se referme sur le site de Tchernobyl, comme un sarcophage géant au-dessus d’une ville fantôme : ces images hantent nos esprits. D’autres, moins connues, comme la photographie d’une coupelle contenant du bromure de radium, prise dans l’obscurité par Marie Curie en 1922, symbolisent ce nouvel « Âge de l’atome » auquel le musée d’Art moderne de Paris (MAM) consacre une immense exposition. Au début du XXe siècle, le sentiment le plus répandu est que « l’humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles », comme le dit Pierre Curie dans son discours d’acceptation du prix Nobel (1905). Mais ce même Pierre Curie se demande déjà « si l’humanité a avantage à connaître les secrets de la nature, si elle est mûre pour en profiter ou si cette connaissance ne lui sera pas nuisible ».